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Mécanismes de formation de la honte Honte saine La honte saine survient lorsque le comportement d'un individu ne correspond pas à ses propres valeurs. C'est une émotion nécessaire au développement de l'individualité et à l'adaptation en société, puisqu'elle régule le comportement humain. Il favorise la connaissance de soi, augmente la sensibilité aux évaluations des autres (feedback) et développe la capacité à évaluer les conséquences de ses actes. Une honte saine et modérée permet à un individu d'être plus attentif dans ses relations avec le monde, de réguler ces relations et de le motiver à réussir. Un concept intéressant de honte est avancé par le psychologue européen Bertram Muller : « La honte est l'interruption de l'identification à une nouvelle identité. Cela a à voir avec notre image de soi. C'est notre reflet dans les autres. C’est ce que je vois en moi à travers les yeux des autres. C’est un sentiment important lors de la transition d’une ancienne identité à une nouvelle. Par exemple, Bertram Muller demande à un thérapeute débutant de dire à haute voix devant d'autres personnes qu'il est un Gestalt-thérapeute. Le participant au séminaire prononce cette phrase et, répondant à la question « Qu'est-ce que cela vous fait ressentir ? », dit qu'il a honte et se sent comme un trompeur. Müller commente à ce sujet : « C'est ce que ressent tout le monde pendant les cinq premières années. L'identité est initialement artificielle et remplie de honte, surtout si l'individu l'exprime extérieurement. Premièrement, une personne « gonfle » sa personnalité, comme un artiste la peint. Et puis il voit comment il peut y faire face. Certes, certaines personnes oublient de « tout souffler » plus tard. En d'autres termes, la gêne qu'une personne éprouve lorsqu'elle maîtrise une nouvelle activité est une réaction saine et normale aux changements en cours. Dans de tels moments, il est important de s’entourer du soutien de ceux dans les yeux aimants desquels on peut réfléchir sans éprouver de honte. Cet accompagnement permettra d'avancer, de surmonter la gêne, et de ne pas s'y enliser. Honte chronique (toxique) Il arrive qu'une personne se retrouve dans une situation de honte dès sa naissance. Cela se produit lorsque les parents ont une attitude objective envers l'enfant et ont de nombreuses attentes à son égard. L'enfant ne correspond pas aux attentes des parents. Se comparant constamment à la belle image offerte par ses parents et recevant le regard d'une mère déçue en réponse à toute tentative de conformation, une telle personne se forme une image inaccessible de Soi, dont elle est constamment en deçà. Le « syndrome de l’imposteur » est un produit typique d’un tel rejet infantile. Une autre situation où la honte se forme dans la famille est une interruption brutale (parfois répétée) de la spontanéité naturelle d’un enfant par la honte ou la peur des parents. Parfois, dès les premiers jours de la vie, un enfant devient porteur non même de la sienne, mais de la honte parentale qui s'est imposée pour son origine, la couleur de sa peau, etc. Tout cela conduit au fait que déjà à l'âge adulte, une personne se sent inférieur par rapport aux autres, mais ne peut pas expliquer de quoi il s'agit et d'où il vient. La honte toxique est insupportable, il est donc plus facile de la concentrer sur quelque chose de spécifique, par exemple un échec intellectuel (« je suis trop stupide ») ou une imperfection corporelle (« je suis trop gros/mince/laide »). Placer la honte dans le corps élimine le besoin de trouver un moyen de satisfaire un besoin. Souvent, la honte chronique est le résultat d’influences sociales. Dans notre société, pour le moins, insuffisamment tolérante, tout ce qui dépasse les limites de la norme est condamné. Dans différentes langues, ils font honte avec des formulations très similaires : « Tu devrais avoir honte », c'est-à-dire l'autre sait exactement ce que je devrais vivre maintenant et à quoi je devrais ressembler. Dans le même temps, la figure du honteux lui-même disparaît, est oubliée, disparaît du champ de conscience de celui qui éprouve la honte. Une personne reste complètement seule avec sa honte, et la figure du honteux, fermement ancrée et inconsciente, est déjà devenue une voix intérieure..